Description
“La passion”,
Exemplaire N° 6/9.
Pointe sèche sur Tetrapack.
Imprimée sur papier Rosaspina Fabriano.
Tous les tirages de cette série sont différents. Il y a d’autres versions dans la boutique.
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J’ai toujours été fascinée par la fleur de la passion, communément appelée la Passiflore. Cette fleur est une vraie architecture en elle même, d’une complexité, d’une sophistication et d’un raffinement sans égal.
Pour la petite histoire, qui me semble notable, cette plante doit son nom de Passiflora à Federico Cesi, le fondateur de l’Accademia dei Lincei, dans une publication datée 1628 dans laquelle les caractéristiques de la plante sont mises en parallèle avec la Passion du Christ :
- Les 72 filaments suggèrent les 72 épines de la Sainte Couronne.
- La trentaine de taches rondes ornant l’intérieur de la fleur est associée aux 30 pièces d’argent que Judas reçut pour prix de la trahison.
- Les 5 étamines évoquent les 5 plaies du Christ.
- Les 3 pointes du pistil rappellent les 3 clous de la Croix.
- Les feuilles pointues suggèrent la lance ayant percé le flanc de Jésus.
Dans ma gravure, le lien avec la symbolique christique n’est pas fondamentale, mais j’en retiens le nom « la passion », qui m’évoque une flamme de vie intérieure intense.
Cette flamme habite le corps, et le traverse comme un souffle, le souffle de vie.
Dans l’hindouisme, on parle du Prana, qui est le Souffle de Vie, et la Conscience présente au coeur de tous les êtres. La Vie est Souffle, le Souffle est Vie.
Mon inspiration de départ était la fleur, et en me focalisant sur elle, j’ai reçu la vision-ressentie de cette gravure : je me suis sentie traversée par cette passion symbolisée par ces fleurs-flammes de vie. Il y a une intensité qui cherche à prendre corps, qui se cherche, esquisse après esquisse.
Finalement la forme apparaît, mais elle pourrait se décliner dans de multiples variations. Le monde à explorer est vaste. J’ai la sensation d’être en quête, comme une chasseresse, chasseresse de trésors : Au travers de chaque nouvelle démarche créative, il s’agit de s’enfoncer dans le grand inconnu, obscur et inquiétant, et de tenter d’en remonter quelque chose à la surface, dans la lumière du jour et dans le monde ordinaire.
Ce n’est pas sans difficultés, car dans le noir, il faut accepter d’avoir peur, de perdre ses repères, ses idées préconçues, et même parfois dans une certaine mesure, de perdre sa volonté propre…en s’ouvrant à l’inconnu. L’inconnu des images qui jaillissent, l’inconnu de la matière qui a aussi son rôle à jouer puisque j’utilise la matière, et qu’elle fait aussi sa loi. A un moment donné ce n’est plus moi qui saisit l’oeuvre mais l’oeuvre qui se saisit de moi, elle développe ses propres exigences, ses propres nécessités, et moi j’essaie de la mettre au monde du mieux que je peux.
J’aime l’idée de me mettre au service des images qui me traversent. J’aime l’idée que ce souffle dont je parle nous traverse tous, et que je l’utilise au service de la beauté par le biais de mon travail artistique : j’aime ainsi rendre hommage à cette vie, à sa beauté et à son mystère. C’est peut être là ma modeste contribution au monde. En tout cas, c’est ici que j’ai la sensation d’être à ma juste place, celle qui a vraiment du sens pour moi.
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